Désolidarisé

, par Benjamin W. Shevek

Il semble de bon ton que tout musulman en soit réduit avant toute autre forme d’intervention ou de socialisation à devoir se désolidariser des psychopathes monothéistes coupeurs de tête. Celles et ceux qui exigent cela réduisent l’être humain à une identité unique, renvoyée à sa caricature la plus extrémiste.

Démonstration par l’absurde… #NotInMyName

Donc, quant à moi, pour que les choses soient claires :
 en tant que blanc, je me désolidarise de James R. Crowe,
 en tant qu’homme, je me désolidarise d’Éric Zemmour,
 en tant qu’hétérosexuel, je me désolidarise de Christine Boutin,
 en tant que cis-genre, je me désolidarise de Dominique Strauss-Kahn,
 en tant que petit-bourgeois, issu des classes moyennes, je me désolidarise de mon beauf,
 en tant qu’estivant du Sud-Ouest, je me désolidarise de Marcel Garzelli,
 en tant qu’adulte, je me désolidarise de Marc Dutroux,
 en tant que baptisé, je me désolidarise de Tomás de Torquemada,
 en tant que parisien de naissance, je me désolidarise de Ernest Louis Octave Courtot de Cissey,
 en tant que contribuable, je me désolidarise de Liliane Bettencourt,
 en tant que promeneur du dimanche, je me désolidarise de Frédéric Nihous.

Bref, tant de gens qui partagent avec moi des pratiques et/ou des identités et dont je ne partage pas les idées et personne pour me demander s’ils ne le feraient pas en mon nom ?